• Dans un communiqué, la CGT TotalEnergies Plateforme de Normandie a souligné le caractère « historique » de la décision du juge d’instruction du tribunal judiciaire du Havre qui a décidé du renvoi de TotalEnergies devant le tribunal correctionnel pour « homicide involontaire par violation manifestement délibérée d’une obligation de prudence ou de sécurité prévue par la loi ou le règlement ».
La CGT rappelle qu’en 2019, « un collègue sous-traitant est décédé sur la Plateforme de Normandie. Cet accident terrible révèle à quel point nos vies sont en jeu lorsque nous intervenons sur ces sites industriels, SEVESO seuil haut. Malgré toutes les tentatives de la direction pour nier sa responsabilité et rejeter la faute de façon absolument indécente sur notre collègue, [TotalEnergies] aura à répondre de ses actes devant un tribunal. »
« Il est très rare qu’une société soit poursuivie pour l’infraction d’homicide volontaire, en particulier dans sa forme la plus grave, commise non en raison d’une négligence mais par une « violation délibérée » d’une obligation légale. En d’autres termes, c’est la preuve que la direction de TotalEnergies ne pouvait ignorer qu’elle mettait en danger ses salariés et violait la loi. », souligne encore la CGT du site dans ce communiqué également signé par la Fédération Nationale des Industries Chimiques CGT – (FNIC CGT).
Pour la CGT, cette décision révèle également la réalité du «recours massif et structurel à la sous-traitance [qui] expose les plus précaires d’entre nous à des fins tragiques. ». En effet, « systématiquement, les intérimaires et sous-traitants sont victimes des accidents les plus graves. ». La conclusion s’impose d’elle-même : « Il s’agit d’une démonstration claire du fait que TOTAL, malgré les milliards de profits, est prêt à tout pour maximiser ses profits, au détriment de notre sécurité. »
La CGT a exprimé sa « sa solidarité pleine et entière à l’égard des proches de notre collègue » et réaffirmé « défendre l’embauche de tous les sous-traitants et s’opposer à la précarité et la division du collectif de travail sur le site. ». Car ce sont bien « les choix de la Direction de TotalEnergies, de sous-traiter l’activité de maintenance, de réduire toujours plus les budgets et effectifs qui y sont affectés [qui dégradent] de fait l’état de nos sites industriels, sont une menace permanente pour les travailleurs du site, qu’ils soient organiques ou sous-traitants. Total connait très bien cette situation mais fait le choix de jouer avec nos vies. »
« Le travail tue », rappelle encore la CGT qui affirme mettre « toute son énergie au service de la défense des travailleurs et de leur sécurité. ». Ce combat est donc celui de tous les travailleurs du site, de l’ensemble de l’ensemble des ouvriers des secteurs industriels mais plus généralement de tout le monde du travail qui ne doit pas perdre sa vie à la gagner. ». Une conférence de presse aura lieu le mercredi 30 avril.
• A l’appel de l’UD CGT des Bouches-du-Rhône, un rassemblement et une manifestation ont été organisés le 25 avril à l’aéroport de Marignane en soutien à quatre travailleurs licenciés le 21 mars par l’enseigne Starbucks et Prêt à manger pour des “faits graves”, dixit l’employeur, c’est à dire pour avoir distribué, à des personnes en situation de détresse et urgence sociale, notamment alimentaire, de la nourriture qui allait être jetée à la poubelle.
Ce “dossier” n’est pas anodin. Licencier, c’est à dire punir et priver de travail, de salaire, de “stabilité” (chacun connait la réalité de la précarité dans le secteur du commerce et des services) une personne pour “délit d’humanité” : voilà le vrai visage des employeurs, qui rognent, chaque jour, sur chaque centime, chaque miette de pain, chaque tranche de viande.
La riposte collective est cruciale. L’acte de fraternité effectué par ces travailleurs en direction d’autres travailleurs en détresse est un antidote conte le poison individualiste du “chacun pour soi” distillé par les médias. La réponse collective et l’unité d’action face à l’injustice des licenciements, adossée avec des revendications et un projet de transformation de la société, est la réponse concrète à la barbarie - ordinaire - des employeurs.